Mieux connaître les effets des ventes pour les acquéreurs et les copropriétés sur la métropole lyonnaise
Lyon Métropole Habitat (LMH) est engagé aux côtés du laboratoire Environnement Ville Société (EVS) dans le programme de recherche sur la vente Hlm. Pour un office public de l’habitat comme LMH, ce partenariat avec des acteurs de la recherche vise à mieux comprendre les effets à moyen et long terme des ventes sur les trajectoires des acquéreurs comme des copropriétés, et ainsi ajuster au mieux ses pratiques de vente tout en limitant leurs éventuels effets néfastes.
La politique de vente Hlm de Lyon Métropole Habitat (LMH) poursuit deux grands objectifs explique sa directrice Marketing et offre commerciale Sandrine Mba-Nallet : « Nous souhaitons favoriser le parcours résidentiel de nos clients-locataires sur un marché tendu où les prix flambent, comme le confirme une étude menée sur la région lyonnaise et grenobloise. Or le rôle d’un bailleur social n’est pas seulement de proposer des logements en location à un prix adapté à des ménages aux revenus modestes, il consiste aussi à leur offrir des logements abordables en accession sociale. Par ailleurs, nous devons nous adapter au nouveau modèle économique fixé par la loi Elan en augmentant notre volume de vente pour financer la construction et la réhabilitation, et réaliser notre plan stratégique patrimonial. » Actuellement, les ventes de LMH sont en moyenne d’une centaine par an sur un patrimoine de 33.700 logements sociaux. La participation de l’organisme au programme de recherche vente Hlm vise à mieux connaître l’ensemble du processus depuis la mise en vente jusqu’à la gestion. « Nous avons intérêt à mesurer les enjeux liés à la vente sur le territoire pour savoir ce qu’elle induit pour les locataires devenus propriétaires et pour les nouvelles copropriétés. » Précision importante, LMH a introduit une clause anti-spéculative qui lui permet d’être informé par les notaires si une revente intervient dans les cinq ans suivant la cession, mais l’organisme ne dispose pas encore d’assez de recul pour en tirer des conclusions significatives sur le caractère opérationnel de ce dispositif.
© Alice Delalande / USH
De nombreux échanges entre l’organisme et l’équipe de recherche
La collaboration de LMH avec l’équipe du laboratoire EVS, dont le projet de recherche s’intitule La vente Hlm dans les régions lyonnaise et grenobloise : quelles valorisations, est bien engagée. « C’est une équipe qui connaît bien son sujet », constate Sandrine Mba-Nallet. « Nous avons déjà beaucoup travaillé avec elle sur notre politique de vente, sur le choix des résidences à étudier, sur notre modèle de commercialisation en associant notre syndic de copropriété Garance. Nous transmettons à l’équipe de recherche les documents qu’elle nous demande ainsi que des données chiffrées sur le profil des acquéreurs ou les prix de vente. » L’inscription de LMH dans le programme de recherche est aussi motivée par le souhait de partager avec d’autres organismes Hlm les connaissances sur la vente et ses conséquences dans différents types de marchés : tendus, détendus, zones situées hors ou dans des quartiers de la politique de la ville (QPV). Des séminaires vont d’ailleurs être organisés afin que les bailleurs engagés dans la recherche partagent leurs expériences. « Nous attendons de ce programme qu’il nous aide à comprendre les effets à moyen et long terme des ventes et à adapter nos pratiques pour éviter les conséquences néfastes qu’elles pourraient avoir tant sur nos anciens locataires que sur les copropriétés », souligne la directrice Marketing.
Par Victor Rainaldi