« Mettre en œuvre une véritable stratégie de vente et, au-delà, de gestion des nouvelles copropriétés »
La SCIC Les Trois Roches, filiale de l’entreprise sociale pour l’habitat Podeliha (groupe Action Logement), a pour mission d’organiser la vente de logements Hlm, très majoritairement pour sa maison mère mais aussi pour des bailleurs sociaux d’Angers et du Maine-et-Loire. Son directeur général, Gonzague Noyelle, évoque les attentes de la coopérative Hlm dans le cadre de sa participation au programme de recherche.
La société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) Les Trois Roches assure la gestion solidaire d’environ 4 000 logements du patrimoine de Podeliha répartis dans 200 résidences en copropriété. En plus de son activité de gestion, la SCIC développe l’activité de vente Hlm de sa maison mère, avec en moyenne 200 à 250 ventes annuelles de logements sociaux, soit 1 % du parc immobilier de Podeliha. Cette montée en puissance des ventes est toutefois en train de transformer le modèle économique et les métiers de l’ensemble du groupe. « L’accession sociale à la propriété remplace de plus en plus souvent l’accession privée devenue trop coûteuse pour les 80% de ménages éligibles au logement social », explique Gonzague Noyelle. « La part croissante des ventes et de la gestion solidaire de copropriétés fait que nous ne pouvons plus nous permettre de gérer ces activités de manière empirique. Il nous faut renforcer notre stratégie de vente de logements et, au-delà, de gestion des nouvelles copropriétés qui en sont issues. Dans ce contexte, le programme de recherche sur la vente Hlm est un élément important pour inspirer l’évolution de nos modèles et réinterroger nos pratiques. Les chercheurs vont nous apporter un regard extérieur neutre, utile à la structuration de cette stratégie. »
(c) Alice Delalande / USH
La SCIC Les Trois Roches participe à la recherche intitulée La vente Hlm dans les immeubles collectifs : monographies comparées des formes de gestion et du fonctionnement social des copropriétés*, conduite par une équipe pluridisciplinaire. Ce projet de recherche analyse les nouvelles modalités de gestion et le fonctionnement social des copropriétés mixtes issues de la vente, notamment en termes de relations de voisinage et d’appropriation du logement, de l’immeuble et du quartier. L’interaction entre gestion et fonctionnement social est également scrutée, les chercheurs faisant l’hypothèse que la prise en compte simultanée de ces deux dimensions est essentielle à la compréhension de l’état de santé de ces nouvelles copropriétés.
Optimiser nos services aux propriétaires et aux locataires des résidences mixtes
« La SCIC Les Trois Roches fournit à l’équipe de recherche des données que celle-ci exploite avec ses méthodologies éprouvées et qu’elle analyse avec ses expertises. Nous en attendons en retour des résultats qui puissent nous éclairer sur plusieurs points. Nous espérons par exemple que cette recherche nous renseigne sur la manière dont le type de logements vendus affecte la vie au sein des résidences, sur la part des immeubles que l’on a mis en copropriété par rapport à celle conservée en propriété, ou sur l’évolution nécessaire de notre organisation et de nos métiers pour optimiser nos services ¾ tant auprès des copropriétaires que des locataires. » Et Gonzague Noyelle précise : « Peut-être faudra-t-il adapter les services en fonction de chacune de ces deux cibles, mais également maintenir un tronc commun pour préserver une qualité de service commune. »
La phase de recueil de données et d’enquête par l’équipe de recherche est en cours. Lui succédera un temps de consolidation des informations et des observations remontées du terrain, ainsi qu’un temps d’échange de points de vue entre le personnel de la SCIC et les chercheurs. « L’achèvement de ces travaux nous permettra de tirer des conclusions objectives afin d’optimiser nos démarches et nos actions », indique Gonzague Noyelle.
* Institut de Droit Public, Sciences Politiques et Sociales (IDPS) (Université Sorbonne Paris Nord), Laboratoire Espaces et Sociétés (ESO) (CNRS, Université Rennes 2, Université de Caen Normandie), Ville et Habitat, et Sylvaine Le Garrec - Sociologue.
Par Victor Rainaldi